Témoignages

Marie :

« Je me suis engagée dans ASTA car comprendre les situations de grande précarité et de migrations m’a toujours intéressée. Alors, pouvoir les vivre avec ASTA au contact des personnes concernées m’a séduit d’autant plus.

J’accompagne donc avec mon binôme une famille qui est dans une situation de très grande précarité, précarité financière parce que sans droit au travail, précarité administrative parce que suspendue périodiquement à l’acceptation ou non du renouvellement du titre de séjour, précarité sociale parce que sans connaissance du français.

Tous ces éléments génèrent une très grande insécurité pour la famille, ce qui est bien difficile à concevoir pour nous qui vivons de façon « sécurisée ».

L’accompagnement que je fais m’offre une ouverture à d’autres réalités familiales et culturelles ce qui m’apportent beaucoup, en particulier, je suis admirative de la résilience et de la capacité à rebondir de ces personnes. C’est un enrichissement humain sans commune mesure pour moi. »

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Patrick :

« Nous sommes toujours deux bénévoles à chaque permanence, un ancien et un « nouveau » dans l’association. Nous accueillons des personnes seules ou en couple, avec ou sans enfants, parfois accompagné d’un ou d’une ami(e) bienveillant(e).

Nous devons essayer de comprendre la situation de chacun et le motif de leur venue à ces permanences. La barrière de la langue peut être un vrai obstacle. Néanmoins, le fait d’être deux nous permet d’être plus efficaces : ce que l’un n’a pas compris, l’autre a pu le saisir.

Nous sommes confrontées à des situations bien difficiles, des parcours de vie cabossées, des personnes découragées… mais nous nous devons de garder un certain recul. Il n’y a pas de place pour les larmes. Comment réagir quand nous savons qu’une famille avec des enfants risque de se retrouver à la rue, à sa sortie du CADA ou du CHU…? »